Tell me [Libre]

Invité

C'était une de ces belles journées d'automne ensoleillées où l'air était particulièrement doux que je décidais d'aller flâner dans le château. Au rez-de-chaussée, le niveau le plus quelconque de l'acole, se trouvait une salle de classe vide. C'était la première fois que je la voyais. Comment en quatre ans n'avais-je pu la remarquer ? J'étais seul une fois de plus, j'avais laissé mes amis à la salle commune. Les mains dans les poches, j'entrais dans cette salle. Elle était de taille modeste et presque totalement dépourvue. Quelques tables et chaisess étaient éparpillées un peu partout. Le mobilier était âgé et abîmé. Cette salle avait l'air d'avoir connu des duels. Certains élèves devaient venir travailler ici de temps à autre à en juger par un encrier oublié. Un bureau était collé contre le mur du fond. Je posais mon sac en cuir noir dessus et l'ouvrait. Severus étant occupé, je devais expérimenter nos petits sortilèges et potions seul. Je sortais notre grimoire d'observations et celui de nos inventions. Il me manquait un chaudron... Par bonheur, dans l'antichambre de cette salle qui renfermait un impressionnant bric à brac, j'en trouvais un. Il n'avait pas l'air bien résistant mais je devrais m'en contenter. Je perdrais trop de temps en retournant chercher le mien dans les cachots. La potion que je devais expérimenter était "le Cristal". J'allumais un feu au sous le chaudron au centre de la pièce et versais cinq litres d'eau. L'ébulition ne mit pas longtemps à se faire et je rajoutais un litre d'alcool et un litre d'acide chlorydrique dedans. Je n'avais plus qu'à sortir mon ingrédient principal : un verre de cristal. Je le laissais tomber dans le liquide et le regardait se dissoudre sous mes yeux. Je dus prendre une cuillère en métal anti-corrosion pour mélanger le tout. Je tournais cinq fois dans le sens des aiguilles d'une montre puis deux fois dans l'autre. A présent, la potion était presque prête. Je rajoutais deux feuilles de mandragore et mélangeais une fois dans chaque sens. Je prenais bien soin de bloquer ma respiration dès que j'approchais de ma préparation, car si nos calculs avaient été exacts, elle était très dangereuse.

Je la laissais reposer un quart d'heure et en versais dans le bouchon d'une bouteille. De mon sac, je sortais une boîte hermétique contenant un mulot vivant que m'avait ramené mon hibou puis je plaçais le bouchon rempli dedans, prenant bien soin de ne pas refermer. Une vapeur parme empli la boîte si bien que je ne voyais pas ce qu'il se passait à l'intérieur. Je gardais les yeux fixés sur ma montre et attendais quatre minutes. J'ouvrais à nouveau précautionneusement le couvercle et évitais de respirer les vapeurs qui s'échappaient. Le mulot était allongé sur un de ses flanc, inerte. Il fallait maintenant vérifier notre théorie ! Je le prenais et le posais sur le bureau. De ma baguette, je l'ouvris au niveau de la cage thoracique et ouvris ses poumons avec. Il étaient rempli d'une substance solide qui brillait de mille feux : du cristal. Je poussais un cri de gloire. J'avais réussi. Quand Severus verrait ça... Il arrêterait de me considérer comme son simple assistant ! Je pris six petits flacons qui étaient dans mon sac et je les remplis tous, les refermant soigneusement et en glissais cinq dans mon sac. Avant que l'air de la salle ne devienne dangereux à respirer, je vidais le reste d'un coup de baguette et rangeais mes accessoires. Je jetais le mulot dans une corbeille à côté du bureau avec la boîte. Le triomphe pouvait se lire sur mon visage. Je contemplais l'un des flacons. Il brillait comme du diamant. Cette potion était grandiose. Je glissais celui-ci dans la poche de mon pantalon et enlevait a robe. La concentration que j'avais mis en oeuvre m'avait donné chaud. J'enlevais mon pull et desserrais ma cravate. Il me restait un peu de temps pour travailler. J'étais un troll en divination et j'aurais bien eu besoin d'aide pour faire mon devoir...

La journée était particulièrement douce pour un mois de novembre, la température était agréable et il n'y avait pas de vent. Le chateau était un endroit vraiment agréable à vivre, que ce soit dans la bâtisse même ou dans l'immense parc naturel verdoyant. A n'en pas douter, même les premières années, qui avaient parfois peur de quitter leur maison, ne pouvaient s'empêcher d'être heureux de passer l'année à Poudlard. L'atmosphère était vraiment unique dans cette école, à n'en pas douter, même si peut-être elle était tout aussi spéciale dans les autres écoles des autres pays sorciers d'Europe. Après tout, Sam n'était allée qu'à Poudlard alors elle ne pouvait pas savoir comment c'était ailleurs.

Pour l'heure, Samaranthe était dans le parc, elle flanait simplement autour du chateau, elle adorait se balader dans la nature, au milieu des arbres. Elle avait sa chouette avec elle, Erys, qui était une jolie chouette couleur cendre aux grands yeux jaunes et aux serres noires. Elle adorait sa chouette, c'était un animal fidèle et adorable. En plus, quand elle était en chat, elle devait particulièrement caline et Sam aimait beaucoup avoir sa boule de poil contre elle quand elle dormait. Enfin, pour le moment, l'animal était bel et bien une chouette et, sauf si Sam en décidait autrement, elle ne devrait pas devenir félin avant la nuit tombée. C'était un petit enchantement que la Serdaigle avait conçu elle-même, quelque chose de simple mais de très drôle, après tout, elle était très douée pour les métamorphoses, mais pas que cela bien sur...

La jeune et minuscule demoiselle était dehors depuis un moment déjà et malgré l'air doux de la journée, elle commençait à avoir un peu froid, elle aurait peut-être dur mettre un pull, mais elle n'y avait pas pensé malheureusement pour elle. Alors elle décida simplement de rentrer dans les bâtiments pour être un tant soit peu plus au chaud. Bon certes, il ne faisait pas non plus une chaleur de tous les diables dans les bâtiments aux épaix murs de pierres foncées. Mais c'était déjà ça. Elle était donc dans les couloirs du rez-de-chaussée, à continuer de se balader tranquillement, sa chouette sur l'épaule, comme si de rien n'était. Et puis, elle sentit une odeur légèrement inhabituelle dans les couloirs...Elle remonta les couloirs jusqu'à la source de cette odeur, une salle de cours vraisemblablement peu utilisée en général mais qui contenait pour l'heure un élève de Serpentard et un chaudron. Sam était assez peu concernée par la lutte inter-maison et elle voulait bien être amie avec tous. Cependant, elle ne préféra pas le déranger alors qu'il était en train de réaliser une potion...

Elle attendit patiement qu'il ait fini ce qu'il faisait avant d'entrer dans la salle, elle n'avait pas fait très attention à ce qu'il avait fait, ni au mulot mort ouvert en deux dans la poubelle...Elle se contenta juste d'entrer et de se balader entre les tables en regardant un peu la salle. Comme elle le pensait, elle n'était en effet pas souvent utilisée et ne devait être utile que lorsque des élèves venaient travailler seuls pendant leurs heures de libre. Sa chouette émit un peu sifflement aigue et Sam se tourna vers le Serpentard avec un petit sourire enfantin, malgré ses dix-sept ans, elle paraissait jeune, surtout avec sa taille minuscule.

- Bonjour ! J'm'appelle Samaranthe et toi ?

Invité

Un ululement me fit sursauter et m’amena à me retourner. Une petite blonde qui ressemblait à une lutine vêtue de sa robe se tenait dans la pièce, une chouette cendrée sur l'épaule. Son visage fin pourvu de cheveux blonds soyeux et de yeux bleus magnifiques indiquait clairement qu’elle aurait été digne d'être à Serpentard, et que la couleur de son sang n'était pas différente à la mienne. Pourquoi sa cape était-elle alors doublée du bleu des Serdaigles ? Elle était sûrement très studieuse, mais quand même ! Quelle gâchis. Elle était minuscule et paraissait un peu fragile. Sans doute était-elle en troisième année car son visage ne me disait rien du tout, elle semblait plus jeune que moi. Elle s'adressa à moi avec une assurance déconcertante. Allait-elle me poser des questions sur ce que je faisais ?

"Bonjour ! J'm'appelle Samaranthe et toi ?"

D'emblée elle voulait donc savoir mon nom. Mais pourquoi lui parlerais-je à elle, une Serdaigle ? D'un autre côté, c'était aussi couard de ne pas lui répondre. Elle n'avait pas l'air méchante pour deux noises. Tout en fermant mon sac, je lui répondis :

"Bonjour. Regulus Black."

Je me tournais ensuite vers elle. M'avait-elle observé ? Si ce n'était pas le cas, comment pouvais-je expliquer sa présence ? J'espérais juste qu'elle n'était pas préfète, sinon j'avais le chic pour me m'être dans des situations délicates avec ces filles. Bien sur, cela n'aurait pas dérangé mon frère d'être à ma place, mais étant donné que j'étais son opposé, cela ne me faisais ni chaud ni froid. Moins j'avais d'ennuis, mieux c'était. Je m'assis sur le bureau et la regardait. Était-ce une Xenophilius Lovegood numéro deux, arrivée par mégarde ici ? Je replaçais une de mes mèches. En analysant la situation ,nous étions ici, deux opposés. Brun, les yeux noirs, blonde les yeux bleus. J'étais de taille normale tandis qu'elle était vraiment petite. Ah si ! Points en communs : nous avions tous deux la peau blanche et étions minces. Je la regardais dans les yeux, essayant de capter son état émotif.
Je m'aperçus alors que je n'étais pas très présentable. Je remettais ma chemise en place en resserrant ma cravate. Tant pis pour le pull et la robe, j'avais déjà plus l'air noble. Peut-être me connaissait-elle et qu'elle avait un truc précis à me dire ? Était-ce la fille qui m'avait envoyé des chocolats anonymement ?
Peut-être. Ou peut-être pas. Sa chouette m'agaçait, sa manière de me regarder n'était pas très amicale. Il valait mieux pour elle qu'elle fasse attention, car j'avais une potion plutôt sympathique à lui faire goûter si jamais elle osait quelque offensive. Je croisais les bras, ne sachant trop quoi dire, et puis la question me vint naturellement :

"Que fais-tu ici ?"

Si jamais elle venait à savoir ce que j'avais fabriqué ici, je pourrais avoir de sérieux ennuis. Je doute qu'il soit autorisé d'élaborer des potions mortelles dans le château. Je haussais les sourcils, songeur. Au pire, j'inventerais quelque chose, ou le sortilège d'Oubliettes n'était pas très difficile à lancer. La pauvre. Elle ne savait sûrement pas à qui elle avait affaire.
Si je ne voulais pas attirer trop l'attention sur moi, il fallait cependant que je reste aimable... Plus facile à dire qu'à faire...

La salle était assez grande tout de même, une vraie salle de classe en somme, mais tellement peu utilisée qu'on y voyait de la poussière un peu partout sur les bureaux, les chaises et ailleurs. La couche de poussière était épaisse et lourde et grâce à cela, on pouvait facilement voir où les élèves s'installaient pour travailler, ce qu'ils avaient posé sur les tables et tout un tas de petites choses qu'on ne remarquerait pas forcément. Mais Sam remarquait les petites détails comme ceux-là elle, elle adorait regarder les petites choses, les petits détails...Elle était douée pour remarquer les choses, mais elle n'avait cependant pas fait attention à regardant le jeune homme qui se trouvait face à elle. Elle avait déjà vu un visage semblable, un cinquième année de Gryffondor, elle l'avait juste vu, elle ne lui avait jamais parlé. Maintenant, elle savait qu'il y avait deux frères dans cette école et le fait qu'ils ne soient pas dans la même maison était sans doute un sujet de discorde.

Quand elle se présenta en lui disant bonjour, il fit de même, Regulus Black avait-il dit. Elle était ravie de faire connaissance avec d'autres élèves, surtout des aussi différents qu'elle. Après tout, ils n'avaient rien en commun tous les deux, elle était une minuscule petite blonde aux yeux bleus, élève de Serdaigle et douée en divination, lui était un grand garçon aux yeux et aux cheveux noirs de Serpentard et visiblement doué en potion. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait fait là et ne voulait pas le savoir, ce n'était pas ses affaires et elle ne voulait pas du tout s'en mêler. Ils s'observèrent un long moment, Erys regardant elle aussi le jeune homme, la tête sur le côté, comme une chouette normale regarde les gens. Et puis brisant le silence, Regulus demanda ce que Samaranthe faisait là. Elle sourit doucement avant de lui répondre, comme si la question était drôle, mais elle ne l'était pas, c'était juste Sam qui repensait à pourquoi et comment elle avait atteri ici.

- Oh rien, je passais dans le coin et j'ai juste entendu du bruit c'est tout. Tu faisais quoi ici toi ? C'est quand même drôle de voir quelqu'un tout seul ici, tu travaillais ?

Samaranthe parlait sur un ton gentil et très doux, elle parlait tout le temps comme ça, un peu à voix basse. Elle arpentait la salle de classe d'un pas lent, avec un air un peu ailleurs, un peu rêveur, la cape des Serdaigle lui allait vraiment très bien quand on y réfléchissait deux minutes. Elle regardait un peu partout et trouva une vieille plume posée sur un des bureaux, elle était couverte de poussière, elle devait être là depuis un moment déjà sans que personne ne soit venu la réclamer, sans même qu'on la remarque. Elle prit la plume entre ses doigts de la main droite et la secoua pour enlever la poussière qui la recouvrait totalement. Elle adorait les plumes, il faudrait qu'elle songe à créer un enchantement avec des plumes, ça pourrait être très joli, mais pas très utile cependant.

Sa plume à la main, elle vint vers le bureau sur lequel était assis Regulus. Erys, sa chouette, continuait à regarder le jeune homme avec ses immenses yeux et sa tête penchée. Sam posa sa plume sur le bureau, non loin de Regulus, et se hissa dessus avec un petit bon, elle était vraiment minuscule. Elle était donc désormais assise à côté du Serpentard, pas juste à côté, mais quand même, elle reprit la plume entre ses doigts pour la faire tourner doucement, entre son pouce et son index. Elle balançait les jambes dans le vide, comme une enfant et souriait.

- Tu es en quelle année ? Tu dois avoir pas mal de devoirs pour bosser tout seul ici.

Invité

Sa chouette continuait de me fixer avec ses yeux de merlan fris. Après tout, ce n'était qu'un animal, je n'avais pas à perdre mon sang froid. Samaranthe me fit un petit sourire auquel je ne répondis pas avant de poursuivre :

"Oh rien, je passais dans le coin et j'ai juste entendu du bruit c'est tout. Tu faisais quoi ici toi ? C'est quand même drôle de voir quelqu'un tout seul ici, tu travaillais ?"

Aïe, aïe, aïe, elle commençait à poser des questions. mais n'étais-je pas le maître dans l'art de la dissimulation et du mensonge ? Si. Je pris ne pose nonchalante et fit un sourire engageant. En quoi était-ce drôle de voir quelqu'un travailler seul ? Surtout qu'il s'agissait d'un Serpentard et pas de n'importe quel Serpentard. J’aimais être seul, et cela, tout le monde le savait. Ou était censé le savoir du moins. Cependant, elle n'avait pas l'air méchante, tant par son ton que par son attitude. Elle arpentait la pièce, comme si elle faisait l'inventaire de ce qui s'y trouvait dedans. Elle trouva une vieille plume bourrée de poussière sur une table et l'épousseta. Après avoir quelque peu réfléchi, je m'adressa à elle d'une manière désinvolte :

"Oui, j'ai un devoir de divination à rendre, mais depuis que je suis ici, je n'ai pas eu le courage de m'y mettre. Je préfère être seul pour travailler, mes amis m'auraient trop déconcentré."

Toujours en tenant sa trouvaille, la Serdaigle se hissa tant bien que mal à cause de sa petite taille sur le bureau, non loin de moi. Je remarquais qu'elle ne touchait même pas le sol. Je dissimulais le rire qui m'échappa en une toux. Ses jambes fouettaient l'air et un sourire enfantin flottait sur son visage. Elle avait l'air d'une enfant qui a trop vite grandi. Peut-être était-elle aussi fille unique, ce qui pouvait expliquer son comportement.

"Tu es en quelle année ? Tu dois avoir pas mal de devoirs pour bosser tout seul ici."

A l'évidence, elle était curieuse. Je n'aimais pas trop ça. Ma vie privée où ce que je faisais ne regardait personne. Encore moins les gens qui n'étaient pas de ma maison. Je soupirais, blasé. Comptait-elle s'en aller bientôt ? Remarque, avec un peu de chance, elle se débrouillait en divination et je pouvais donc faire ce en quoi j'excellais : me servir des gens.

"Je suis en quatrième année et toi ? Je n'ai pas spécialement beaucoup de devoirs, non, mais j'aime être dans des conditions optimales pour travailler."

Je sortais des parchemins de mon sac, un encrier et une plume et je m'installais à une table. je n'avais plus qu'à attendre qu'elle vienne m'aider. Curieuse comme elle l'était, elle allait forcément venir se pencher sur mes affaires. Je commençais à faire la présentation et sortais mon manuel de divination. Il pesait lourd pour rien. Je caressais mes lèvres de ma plume, question d'habitude, tout en faisant mine de réfléchir.