Il y a des jours avec et des jours sans. Pourtant ma matinée avait plutôt bien commencé. Malgré le fait que ce soit un samedi, je m’étais tout de même levée à 6h, pour compléter mes dossiers d’enquêtes sur les uns et les autres. Rapide coup d’œil sur celui des maraudeurs. Rien de concret pour le moment. Surtout des questions sans réponses. Ils sortaient beaucoup la nuit et moi aussi. Plusieurs fois j’avais entendu leurs voix, mais pourtant … personne. Comment faisaient-ils pour ne pas se faire voir ? Ou alors disparaitre au bout d’un couloir ? Un jour, je finirais bien par trouver ! Les maraudeurs étaient des adversaires de tailles, impossible de découvrir leur secret. Et en un an, les observer étaient plutôt devenu une passion. Oh mais je ne leur cachais pas. Vu ma discrétion lorsque je les observe, je pense qu’en un an, ils ont bien fini par comprendre que ce n’était pas des poèmes d’amour sur eux que je griffonnais chaque jour dans mon bouquin de notes qui ne me quittait jamais. Donc après m’être occupée de mes dossiers, que j’avais ensuite dissimulés sous les planches en bois du sol, devant mon lit, renforcé par plusieurs sortilèges, je partis enfin prendre mon petit déjeuné. 7h du matin. Personne dans la grande salle mais je ne m’y attardais pas. Depuis que je suis arrivée à Poudlard il y a un an, je n’ai jamais mangé avec les autres. Ayant rapidement trouvé le moyen d’accéder à la cuisine, je prenais mon repas vers les elfes de maisons avant de m’installer au sommet de la tour d’Astronomie. Activité quotidienne que j’avais faite aussi ce matin là. Puis pour me réveiller, rien de mieux qu’une baignade toute habillé dans le lac qui était d’une fraicheur à faire pâlir un mort. Mais dans l’eau, quelque soit la température, je m’y sentais bien. Peut-être que ça me rappelait un peu les Caraïbes, où j’avais passé ma vie … Où je ne mettrais plus les pieds. Bon évidemment, j’avais du sortir de l’eau, car à force de m’enfoncer dans les profondeurs des abysses, j’avais fini par attirer un strangulot. Beurk ! Non même eux je ne les veux pas pour amis. Trempée dans la tête aux pieds, j’avais décidé de partir me changer, mais en passant devant la grande salle, ce fut là que le drame arriva. Drame du nom de Regulus Black. Il m’avait vite intercepté avec son maudis chantage. Cet idiot avait réussit à savoir quelques brides de mon passé que je m’efforçais à cacher depuis un an en me montrant si renfermée avec les uns et les autres. Jusqu’ici personne n’avait réussit à m’approcher ou à savoir quoi que ce soit sur moi. De plus j’avais une peur affreuse du contact physique, si bien que je me créais une barrière, un bouclier autour de moi. Et évidemment, je ne parlais que rarement. Ce tout qui faisait que personne ne voulait me parler et ça me convenait bien puisque c’était le but rechercher. Après tout, j’étais quelqu’un de dangereuse. C’est mieux ainsi, pour eux, comme pour moi. Je ne pense pas que Regulus sache que je suis une semi-lycan, mais revanche je suis sur qu’il devait savoir que j’avais tué ma mère. Sans pourtant connaitre le pourquoi du comment. C’était un soir de pleine lune. Ce soir là ce fut un vrai chaos et carnage. En fin de compte, je fus forcé d’abattre ma mère, qui elle-même était une lycan.
Toujours est-il que Regulus m’avait un chantage bien bas et très osé. Il voulait le secret des maraudeurs, leurs activités, ce qu’ils manigancent, tout. Autrement, il dévoilerait mon propre secret à tout Poudlard. Et inutile de penser aux conséquences qu’il y aurait. Je serais forcée de quitter l’école, avec aucun endroit où aller, aucun avenir.
Mais je ne pouvais pas non plus trahir les maraudeurs ainsi. Ce serait lâche et déshonorable. Finalement j’avais dit à Regulus que je continuerais mon enquête sur les maraudeurs mais qu’il ne pourra pas avoir des informations de suite, parce qu’il fallait déjà que je trouve quelque chose de concret. Bon en fait, j’étais dans une impasse. Parce que oui, j’allais continuer cette enquête, mais pour moi-même comme je l’ai toujours fait. Pas pour lui donner des informations. Là, j’aurais la paix pendant quelques temps, mais si je ne trouvais pas rapidement une solution je serais mal, parce que si je ne lui donnais pas les informations, il allait divulguer mon secret à toute l’école. Et je suppose qu’il n’allait pas non plus me donner un délai infini.
Mais je ne pouvais pas agir seule. Cette affaire ne concernait finalement pas seulement moi mais aussi les maraudeurs. Je ne me voyais mal leur raconter ce qu’il se passait, mais il allait bien falloir. Parler à Peter ? Ah ah la bonne blague, je ne vois pas en quoi il pourrait m’aider ? James Potter … Ca me m’était mal à l’aise, j’avais un peu peur qu’il y prenne mal ou qu’il s’énerve pour aller directement régler le compte de Regulus. Sirius Black ? … Le principal concerné puisqu’il s’agissait de son frère et que c’était surtout lui qu’il voulait atteindre. Mais … non, décidément impossible ! Je ne me voyais pas approcher Sirius pour lui dire « hé, je dois enquêter sur toi pour le compte de ton frère, je fais comment ? ». Non non non. Finalement, il ne restait plus que Remus Lupin. Le plus sage, le plus réfléchit … mais Remus … Des maraudeurs, Remus était celui qui m’intriguait le plus. Celui vers qui j’étais irrésistiblement attirée pour une raison que j’ignorais. Et lui parler me rendait mal à l’aise. C’est pourtant sur lui que mon choix s’arrêta.
Je ne pouvais pas approcher Remus à la vue de tous. Si Regulus s’en rendait compte, j’allais passer un sale quart d’heure. Même pas une demi-heure après cette histoire, soit pendant que Remus prenait son petit déjeuné dans la grande salle, j’envoyais un hibou vers lui, laissant simplement ce petit mot « Retrouve moi dans 10 minutes dans la cuisine, c’est urgent. Ne part pas tout de suite après la destruction de ce mot, que ça fasse naturel. Lise. » Et en effet, le bout de papier s’enflamma après la lecture du mot, question de ne pas laisser de trace.
Rares étaient les personnes qui connaissait le moyen d’aller dans la cuisine, occupé par les elfes de maison. Mais je me doutais que les maraudeurs eux le savait. Ainsi, personne ne pourrait nous voir et je pourrais parler de mon problème à Remus. Je l’attendais dans un coin de la cuisine, toujours trempée, montrant cette fois-ci physiquement mon inquiétude puisque j’étais seule pour le moment. Stressée, je tremblais un peu, en balançant mes jambes, assise sur une table. Allez du calme, ça va bien se passer !